
Réflexions en ce temps de la Covid-19–#3, 25 mars 2020
Chers frères et sœurs,
En ces jours où nous sommes privés de la messe publique, nous faisons l’expérience d’un « jeûne » eucharistique. Dans ses écrits, le Pape Benoît XVI nous livre une pensée inédite sur une ancienne tradition de l’Église de ne pas communier le Vendredi Saint. Il rapporta également qu’à l’approche de sa mort, saint Augustin entreprit des pénitences pour ses péchés et fit un jeûne eucharistique afin de s’identifier aux pécheurs qui ne pouvaient pas recevoir la Sainte Communion. « Augustin désirait rencontrer le Seigneur avec l’humilité de ceux qui ont faim et soif de justice, à l’exemple de celui qui est Juste et Miséricordieux… »
Ainsi, nous pouvons tirer profit de ce jeûne que nous n’avons pas choisi librement, mais qui nous a été imposé pour le bien d’autrui. Nous pouvons l’accepter dans un esprit de solidarité avec les nombreuses personnes qui habitent les régions éloignées de notre pays et qui reçoivent très rarement la Sainte Communion. Ou dans les terres où les prêtres sont peu nombreux, comme en Amazonie. « Un jeûne de ce genre – et qui doit évidemment s’ouvrir à la guidance de l’Église et non d’une façon arbitraire – peut mener à un approfondissement de notre relation personnelle avec le Seigneur dans le sacrement, » écrivait Joseph Ratzinger dans « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé. » Embrassons cette vision spirituelle contemporaine.
De plus, plusieurs parmi nous sommes privés du Sacrement de la Réconciliation à cause de la « distance sociale » que nous devons respecter en ces jours de crise. Alors certains catholiques sont troublés par ceci et se demandent : « Comment dois-je procéder pour la confession? Mes péchés sont-ils absous? » Mus par le désir de recourir à la confession individuelle, plusieurs trouvent que la situation présente est difficile. Comment devons-nous procéder tout en protégeant et en prévenant l’escalade d’une contagion de la Covid-19? La question est on ne peut plus sérieuse. La réalité est que n’importe quelle rencontre individuelle pour la confession doit se vivre en étroite proximité, et si plusieurs personnes viennent se confesser, nous risquons de dépasser la limite et la distance permise et ainsi exposer les gens à un plus grand risque.
Récemment, par le biais de la Congrégation vaticane chargée du Sacrement de la Pénitence (aussi appelé Confession) le Pape François a donné des instructions en ces temps difficiles. S’il nous est impossible d’aller en ce moment à la confession individuelle, il est dit : « lorsque les fidèles se retrouvent devant l’impossibilité douloureuse de recevoir le sacrement de l’absolution, on doit se rappeler que la contrition parfaite, provenant de
l’amour de Dieu, bien-aimé par-dessus tout, exprimé par un désir sincère de pardon (que le pénitent est présentement capable d’exprimer) et accompagné par… la ferme résolution de recourir, le plus tôt possible, au sacrement de la confession, obtient le pardon des péchés, y compris ceux qui sont mortels (cf. CDC, no. 1452). » (Note de la Pénitencerie Apostolique sur le sacrement de la réconciliation en ces temps de pandémie, 20 mars 2020)
Pour utiliser un langage plus simple, si nous sommes dans l’impossibilité d’aller nous confesser, alors la confession de nos péchés à Dieu, par amour pour lui et avec un désir sincère d’être pardonné, tout en ayant l’intention d’éviter le péché et de recourir à une confession individuelle le plus tôt possible, nous obtient le pardon de nos péchés. Dieu est juste et miséricordieux. Il voit notre amour pour Lui et Il connaît notre désir d’être
pardonné. Alors, quand les églises seront rouvertes et que les prêtres pourront entendre les confessions, venez et expérimentez à nouveau cette grâce d’entendre « tes péchés sont pardonnés, va en paix! »
Pour conclure, je demande à tous nos catholiques de l’Est de l’Ontario d’accepter le sacrifice spirituel d’être à la fois privés de l’Eucharistie et de la Confession, en esprit d’offrande pour la fin de la progression du Coronavirus, pour la guérison de ceux qui l’ont contracté, et pour fortifier ceux qui procurent des soins aux affligés. Que notre présent jeûne eucharistique nous rapproche de notre Seigneur et inculque en nous une faim intense et une appréciation renouvelée pour le Très-Saint Sacrement.
Dieu vous bénisse.
✠Terrence