Message à l’occasion de l’Avent 2018
le 2 décembre 2018
Est-ce encore possible de célébrer l’Avent à notre époque ?
Chers frères et soeurs dans le Christ,
L’Avent, le temps qui nous est donné pour nous préparer à Noël, débute aujourd’hui. En
ce jour, j’ai le goût de partager avec vous deux questions qui me viennent à l’esprit :
Est-il encore possible de se préparer spirituellement à fêter Noël dans notre « société de
consommation » ? Dans ce monde si agité, prendrons-nous le temps de faire de la place
dans notre coeur pour accueillir l’Enfant Jésus? Nos coeurs et nos esprits sont-ils plutôt
tellement surchargés que nous refusons d’accueillir cet Enfant-Dieu qui vient vers nous,
tout comme le fit l’aubergiste, à Bethléem, le jour de la Nativité de notre Seigneur?
Le mot « Avent » tire son origine du mot latin qui signifie « à venir ». Le temps de
l’Avent est un temps de préparation. Durant ces jours, les chrétiens se préparent à
célébrer la première venue de Jésus-Christ à Noël : « Le Verbe s’est fait chair et il a
habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire du Fils unique du Père, plein de
grâce et de vérité » (Jean 1,14).
Certaines pratiques traditionnelles peuvent nous aider à nous préparer à fêter dans la
joie cet événement extraordinaire : ce jour-là, en ce premier Noël, le ciel et la terre se
sont rejoints grâce à la venue de Jésus parmi nous.
Aux messes dominicales, à l’église, les prêtres et les diacres portent des vêtements
violets trois des quatre dimanches de l’Avent. La traditionnelle couronne de l’Avent qui
orne le sanctuaire de l’église paroissiale et la table de nombreuses familles, comprend
trois chandelles de couleur violette. Le violet est une couleur pénitentielle, exprimant la
tristesse et la contrition. C’est une tradition de longue date pour les catholiques que de
célébrer le sacrement de Réconciliation (aussi connu sous le nom de « confession » ou
« sacrement de la pénitence ») dans les semaines qui précèdent Noël. Cette pratique
porte beaucoup de bons fruits, autant aujourd’hui que dans le passé.
Les paroisses invitent parfois un prédicateur à venir prêcher une retraite durant le
temps de l’Avent pour aider les paroissiens, paroissiennes, à se préparer pour Noël.
Plusieurs ressources imprimées et en ligne peuvent nous aider à nourrir notre prière et
nos réflexions sur le vrai sens de Noël, alors que nous sommes à la maison ou ailleurs.
Certaines familles se servent du livret de prière spécialement préparé pour l’Avent pour
prier ensemble à l’heure du repas et profitent de cette occasion pour allumer une des
bougies de leur couronne de l’Avent.
Les familles avec de petits enfants peuvent choisir d’acheter un calendrier de l’Avent;
chaque jour, les enfants peuvent ouvrir une petite fenêtre et découvrir un nouveau
message ou une image reliés à l’Avent.
Prier devant la crèche de Noël ou la scène de la Nativité telle que conçue par Saint
François d’Assise il y a des centaines d’années, fait encore partie de nos dévotions
populaires. Certaines crèches prennent une signification particulière, surtout celles qui
ont été transmises de génération en génération. Une pratique devenue populaire dans
certains milieux consiste à placer les trois rois mages dans le salon comme s’ils étaient
en marche, et de les rapprocher un peu plus chaque jour de l’étable et du berceau dans
lequel repose le Christ-Enfant!
Ces pratiques, et d’autres encore, nous permettent de nous rappeler quel est le véritable
sens de Noël : Dieu a tant aimé le monde qu’il nous a envoyé son Fils unique, semblable
à nous en tout sauf le péché, pour nous ramener dans l’intimité de l’amour de notre
Dieu.
Il est facile de nous laisser distraire par toutes ces fêtes, ces décorations, ces recherches
de cadeaux parfaits, l’envoi de cartes (traditionnelles ou virtuelles) et l’agitation générale
des semaines avant le 25 décembre et d’oublier que, pour nous qui sommes chrétiens,
« Jésus est la raison de toute cette célébration, la source de tout cet éclat de joie ».
Durant cet Avent de l’an 2018, faisons un effort et adoptons l’une ou plusieurs de ces
pratiques traditionnelles. On peut choisir de réciter une prière ou de lire un texte qui
nous rappelle la véritable signification de Noël; de passer quelques instants chaque jour
devant la crèche; de placer une couronne de l’Avent sur la table de cuisine, en allumer
les bougies et prendre le temps de réciter un bénédicité; de faire une préparation
pénitentielle et de célébrer le sacrement de Réconciliation; de contribuer de manière
spéciale au soutien des pauvres dans notre communauté. Chose certaine, Jésus
comblera de ses dons tous ceux et celles qui feront un peu d’espace dans leurs vies pour
accueillir l’Enfant Jésus dans leurs cœurs et dans leurs familles.
Que Dieu vous bénisse.
Terrence Prendergast, s.j.
Archevêque d’Ottawa
et Évêque d’Alexandria-Cornwall